samedi 26 novembre 2011

Kelpe - Cambio Wechsel (DCR109 -D.C. Recordings)



La bonne trouvaille de la semaine est du côté de Kelpe, producteur anglais, reconnu pour ses productions hip hop/IDM de qualités. En 2009 sortait Cambio Wechsel, son 4eme album enregistré sur le label  D.C Recordings. Sur cet album, Kel McKeown s'est réellement fait plaisir!

Le LP a pour mur porteur une basse saturée très efficace qu'il réutilisera dans presque toutes les pistes (12 au total), de manière plus ou moins prononcée. L'album n'est pas répétitif pour autant! Chaque morceau réserve son lot de surprises grâce à des sonorités recherchées et des beats très bien travaillés!

 Le producteur sait nous prendre à revers quand il faut et on se surprend souvent à faire les yeux ronds, enthousiasmés comme des enfants par des sons ou des rythmiques qui nous colle à notre chaise, placés à des moments terriblement bien choisis! Gone Train Dreaming, longue de plus de 5 minutes, enclenche son beat au bout de 4, c'est pour dire...
Il est parfois difficile de se retrouver dans les batteries destructurées de l'artiste, notamment sur Moving Picture au ton très jazzy, ou encore à travers Low Frequency Fumble (qui est par ailleurs l'une des meilleures, merci le 8-bit). On notera tout de même qu'on accorde au beat une place centrale, ce qui au final produit des pistes presques dansantes avec des percussions qui viennent dans tout les sens. Il utilise également la flûte, la guitare, et des synthés pour le plus grand plaisir de nos esgourdes.

Mentions spéciales à After Gold, piste assez surprenante compte tenu de l'écoute du reste de l'album, à Microscope Contents (surtout en 2eme partie de piste avec l'apparition d'un synthé aux accents 8-bit) et à Closed Up Headroom. Celà reste assurément objectif puisque tout l'album est une réussite, pleins d'idées et de bonnes intentions...

Have Faith :)

Tracklist: 
01-Decompression introduction
02-The blankout agreement
03-Closed up headroom
04-Eye candy bath
05-Moving picture three
06-Wind in the windows
07-Caution site
08-After gold
09-Low frequency fumble
10-Microscope contents
11-Clearance
12-Gone train dreaming




Kelpe-Closed up headroom

03.Kelpe-Closed Cup Headroom by Have Faith In Sound




samedi 19 novembre 2011

Amorph-Aléas (U-Cover cdr 075 )




Le brusselois Amorph est un artiste que j'ai découvert il y a peu. De son vrai nom Lionel Raymaekers, il a débuté sa carrière en se centrant sur des productions techno, pour finalement s'abandonner à l'IDM.
L'album "Aléas", son deuxième après "Péripéties" est sorti en 2010 sur le label belge U-Cover.
C'est un album très fin et très maîtrisé, qui allie parfaitement IDM, glitch et ambient.

Tout démarre avec Breathe Out, une introduction mélancolique et vaporeuse qui associe subtilement ses nappes avec des samples de voix expirantes et un beat plutôt calme, glitché et légèrement breaké.
Le relais est prit par Constat, qui nous hypnotise instantanément avec sa mélodie qui n'est pas sans rappeler les vieilles boîtes à musique. Le beat est rugueux, les nappes sont planantes, mais bizarrement tout concorde!
On reste toujours dans un ton assurément mélancolique avec Goodbye, introduit par un piano tout en réverbe qui se balade lentement de gauche et à droite. Le beat est fait de petits clapotements très rythmés, puis est rejoint par un deuxième synthétiseur moins aérien, plus texturé, mais laissé au second plan.
Quatrième piste avec Drift, les nappes sont directement plus atmosphériques, c'est plus énigmatique.
La ligne acid qui se pose à la mi-track éjecte indéniablement cette piste du lot. L'une des meilleures de l'album!
S'en suit Another World, avec sa mélodie légèrement tremblante, relayée par une basse lourde et imposante.
Le beat est puissant, alimenté de jeux de cymbales très "soufflées".

On enchaîne avec Vilnius qui nous délivre un synthé ultra-filtré, accompagné d'un beat plus standard dans ses sonorités, mais assez complexe dans sa rythmique. On perd peu à peu l'équilibre.
Dès les premières secondes, Till Dawn montre une ambiance plus sombre, plus sérieuse, et même agressive.
Le piano vient calmer le jeu doucement, soutenu par un instrument à corde à la mélodie plutôt mystérieuse.
Avec ces 2 dernières pistes on sent que l'album prend un virage différent.

Let it happen ajoute une matière plus lourde à l'album, avec sa basse grasse et son beat solide. La deuxième partie de track est plus noire, plus inquiétante, avec une basse retravaillée et des voix samplées en toute fin.
Toets quant à elle, offre un léger élan d'optimisme avec un clavier aérien et rapide qui se balade dans tout les sens. Le beat est toujours bien mit en avant. La basse vrombie en fond. Une belle réussite!
Hopes, comme son nom l'indique, apporte une touche d'espoir grâce à des mélodies apaisantes et un beat réjouissant ponctué par une légere percussion qui semble comme guider la piste là où elle souhaite.
Avant dernière piste, Only me, délivre un beat incisif et foisonnant de sonorités glitchées, sur un fond mélancolique comme en début d'album...
On termine alors sur Noir et blanc, qui clôture l'album sur une touche de légèreté.

Un album  pour les amateurs de gros beats bien breakés et de belles mélodies!

Have Faith :)



Amorph-Drift

04.Amorph-Drift by Have Faith In Sound




vendredi 11 novembre 2011

Xircus – Reality Bites EP (TRAPEZ 117)



Petit détour aujourd'hui du côté de la sous-division Trapez du label allemand Traum Schallpatten, afin de revenir sur l'EP Reality Bites sorti en février 2011, produit par le duo Xircus constitué de Max Cooper et Jeet.
L'EP est composé de 3 tracks originales et de 2 remixes fournis par le duo Deepgroove et par l'argentin Ronan Portela.

Le 5 titres s'ouvre sur Rolf Harris, une piste techno minimale dans laquelle le beat prend une place de premier ordre. Celui-ci est riche, fait de petits cliquetis qui alimentent la rythmique.Une ligne de basse sourde et groovy s'ajoute en compagnie d'une multitude de samples très bien calibrés. On a même droit à quelques apartés presque expérimentales, faites de grincements très étranges qui me rappellent certaines productions d'Amon Tobin...
Quelques respirations samplées sont ajoutées en fin de piste, elles ont ici une place peu importante, elles restent discrète.
On enchaine avec Hyperventilation, dans lequel ce principe de respirations samplées est réutilisé, mais fait ici parti intégrante du morceau. Tout commence sur un simple kick et sur une ligne de basse courte. Ce même kick s'alourdit peu à peu, laisse se déployer la batterie doucement. Les respirations sont stressées mais encore maîtrisées. Le beat est installé totalement, et apparait bien plus sec que dans la première track. On est ici dans une production bien plus minimaliste. La respiration s'accélère petit à petit, la panique se fait sentir, la basse devient grasse, on a droit à un drop très efficace! Le track ne part pas pour autant dans un bruit gratuit, elle retombe, cette fois-ci accompagnée d'un tome très froid, qui résonne et qui amplifie cette atmosphère oppressante. En fin de piste, les respirations sont coupées, on se retrouve comme asphyxiés. La crise de paranoïa est passé, on reprend notre souffle. Un morceau perturbant mais terriblement efficace! (encore mieux écouté avec le clip ci-dessous)

Desydration est une track plus tech/house, dans lequel les deux compères se sont essayés à sampler des écoulements d'eau... idée assez originale! Ces litres de liquide sont un véritable coupe-soif je vous préviens d'emblée...

Pour finir, les deux remixes très axés tech/house également apportent un peu plus de puissance à l'EP, sont moins originiaux mais s'inscrivent très bien dans le délire de celui-ci, avec des samples et des beats bien travaillés.

A écouter surtout pour les 3 pistes originales!

Have Faith :)







Xircus-Rolf Harris(Ronan Portela remix)

05-xircus-rolf harris (ronan portela remix) by Have Faith In Sound

mercredi 9 novembre 2011

Carbon Based Lifeforms- Hydroponic Garden (Ultimae Records – inre 009)



Cette fois-ci c'est en Suède que nous irons voyager, afin de découvrir le duo
Carbon Based Lifeforms, projet crée par Johannes Hedberg et Daniel Ringstrӧm en 1996.
Leur album Hydroponic Garden (aucun lien avec le roi Heenok) est parut en 2003 sur le label français Ultimae Records.
C'est un groupe que j'ai connu par hasard il y a quelques jours via le morceau Inertia, placé en introduction d'un mix dark-dubstep. Ça annonce la couleur...

C'est donc un album ambient auquel nous avons affaire, nous nous en rendons compte dès la première piste, Central Plains, long morceau d'introduction aux nappes froides, sombres, et aux basses résonnantes qui nous plongent d'emblée dans l'ambiance de cette album. Le TR-303 est de la partie et vient contrebalancer les nappes en apportant une texture acid à la track, mais très subtilement. Le beat se veut lent, et ne se lance qu'aux 3/4 de la piste, avec un kick qui semble créer une déflagration à chaque impact, donnant une certaine lourdeur à cette rythmique.
Les deux morceaux suivants apparaissent moins lugubre que l'introduction. Mos 6581 est une balade cosmique extrêmement agréable, faite de nappes subtiles ponctuées de différents samples ( voix de femme, sirènes de police) qui font parfois irruption dans les 7 minutes du morceau. Le beat est là, mais laisse la vedette aux superbes nappes qui cohabitent parfaitement entre-elles.
Vient ensuite Silent Running, toujours avec un sens de la mélodie très maîtrisé. On est carrément hypnotisés par les quelques notes composant la ligne de synthé. La basse est sourde, étourdissante.

Neurotransmitter démarre sur une voix française samplée qui apporte une étrange impression familière. C'est assez dérangeant...L'ambiance est toujours très aérienne, le ton se veut spatial. Une ligne acid fait doucement son entrée dans la piste. Le beat s'installe, les nappes de fond sont sublimes de part la mélancolie qu'elles dégagent, l'une des meilleures track de l'album! La morceau éponyme est plus progressif, bien plus long, apporte un vent de fraîcheur au disque.

Le beat est parfois superflue et laisse toute la paroles aux nappes et autres samples, c'est le cas des 3 dernières pistes et de Exosphere, l'une des plus aérienne et étrange de l'album(on se rapproche plus de la science fiction).
Le meilleur pour la fin, Comsat, incontestablement la track la plus intense de l'album. Une ambiance bien plus sombre et glaciale qu'auparavant. La basse gronde par dessus des synthétiseurs amplis de mélancolie. L'atmosphère en devient étouffante, oppressante. Dans la dernière partie, le TB-303 prend le relais, toujours accompagné de cette effroyable basse qui vous glace le sang à chacune de ses apparitions. La ligne acid est tout d'abord discrète, puis va peu à peu être tiraillée pour laisser s'envoler quelques notes bien plus aiguës qui vous prennent aux tripes.

Un album au final ultra-maîtrisé qui témoigne du talent presque mathématique qu'ont ces deux suédois de pondre des titres aussi prenants. À écouter d'une seule traite, au casque, allongé, en chill-out!

Have Faith :)

    Tracklist complète 


   01-Central Plains
   02- Tensor
   03-Mos 6581
    04-Silent Running
    05- Neurotransmitter
    06-Hydroponic Garden
   07-Exosphere
  08-Comsat
   09-Epicentre(First Movement)
    10-Artificial Island
     11-Refraction 1.33


Carbon Based Lifeforms-Neurotransmitter

05-Carbon Based Lifeforms-Neurotransmitter by Have Faith In Sound



Carbon Based Lifeforms-Comsat

08.Carbon Based Lifeforms-Comsat by Have Faith In Sound