mardi 21 février 2012

Autechre-Incunabula (WARP CD17) 1993




    Bref arrêt sur un duo anglais que j'affectionne particulièrement, à savoir Autechre, reconnus dans le monde de l'IDM comme de véritables précurseurs. Bref arrêt donc, puisque il ne s'agira ici que de décrire le tout premier album sorti par le duo sur le prestigieux label Warp, Incunabula. Aujourd'hui, les deux compères ont énormément travaillés sur leurs sons et leurs techniques, et ont pas moins de dix albums à leur actif. Rob Brown et Sean Booth de leur vrais noms se sont formés à la fin des années 80, c'est le son de cette époque qui a particulièrement influencé leur musique.

   Ce 11 titres, naviguant entre ambient, techno et IDM, marque l'entrée en matière de ce duo visionnaire.
Sans pour autant me lancer dans des textes laudateurs gratuits, ce premier album est une réussite, même si l'on a conscience du futur potentiel d'expérimentation des deux acolytes. 
Les mélodies sont accrocheuses, paisibles (mais plus dures parfois) et d'une grande profondeur, notamment sur la piste Bike. Les nappes de synthétiseurs tremblantes et réverbées nous apparaissent telles ces reflets approximatifs et dansants jonchant les cours d'eau, légèrement agités. Hypnotisés, nous passons la tête sous l'eau, d'abord par curiosité. Puis par total abandon au phénomène, nous plongeons totalement dans les abysses (Bronchus 2) où à notre grande surprise, tout est mécanique, troublant, et surtout terrifiant. Nous regardons vers le haut, et nous nous rendons compte qu'à la surface, plus rien n'est comme avant.

   C'est cette association "biomécanique" que l'on peut ressentir également à l'écoute de Basscadet, à la rythmique ultra percutante. Une sorte de panique ou de psychose émane de la piste, comme si l'on était à bout de souffle. Persuadés d'être pourchassés par de minuscules entités, nous sombrons en pleine crise nerveuse.

   Perdus dans cet enfer cyber-organique, nous voilà mêlés à une bataille des plus épiques, rythmée par le son lointain et puissant d'un TB-303 qu'on aurait placé au sommet d'une montagne (Doctrine).

   Après bon nombres de péripéties, le calme revient finalement, mais un étrange sentiment de nostalgie s'empare de nous. Nous continuons notre chemin, en tentant d'oublier. 
À quoi bon, il est déja trop tard...

Have Faith :)



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A brief stop on an English duo that I love, named Autechre, known in IDM’s world as true precursors. Short stop, then, since it will here describe the first album released by the duo on the prestigious label Warp, Incunabula. Today, the pair has worked a lot on their sounds and techniques, and has, at least, ten albums released. Rob Brown and Sean Booth of their real names formed Autechre in the late 80s, this is the sound of that era that particularly influenced their music.

  1 tracks, sailing between ambient, techno and IDM, mark the arrival of this visionary duo into play.
Without going for laudatory texts, this first album is a success, even if we are aware of the future potential test of the two acolytes.
The melodies are catchy, quiet (but harder sometimes) and have great depth, especially on the track Bike. The trembling layers of synthesizers appear to us like these approximate and dancing reflections on strewing streams, slightly agitated. Mesmerized, we put the head under water, first by curiosity. Then by total surrender to the phenomenon, we dive fully into the abyss (Bronchus 2) where, to our surprise, everything is mechanical, disturbing, and above all : terrifying. We look up, and we realize that at the surface, nothing is as it was before.

   It is this association "biomechanical" that can be felt also in tune with Basscadet, with the ultra percussive rhythm. A kind of panic or psychosis comes from the track, as if we were out of breath. Convinced of being chased by tiny entities, we are sinking in a full nervous breakdown.

   Lost in this cyber-organic hell, we are embroiled in an epic battle, punctuated by the distant and powerful sound of TB-303 we would have placed on the top of a mountain (Doctrine).

   After a lot of adventures, calm finally returns, but a strange feeling of nostalgia seizes us. We continue our way, trying to forget.
Unfortunately it is already too late ...




samedi 11 février 2012

Access to Arasaka-Geosynchron (TA060) 2011

 


      Décidément, le label Tympanik Audio est une réelle référence en terme d'IDM.
Peu avant la sortie du double album d'Integral (chroniqué ici), Access to Arasaka nous offrait sa quatrième galette (troisième parût sur le label Chicagoan).

       Le 13 titres joue les dents de scie, alternant ambiances sombres et posées avec des structures plus complexes et des sonorités teintées d'espoir.
   
      Selon moi, c'est un album à 2 écoutes: nous choisissons tout d'abord de nous abandonner aux profondes et terrifiantes nappes. Le voyage est grandiose, le froid vous pénètre totalement. En outre, vous pouvez suivre le chemin plus abstrait des clicks and cuts et des textures saccadées. La rythmique est assez complexe, tiraillée et terriblement prenante. ATA donne vie à ses machines.

      Libérez vous totalement à l'écoute, et vous plongerez alors dans un épais blizzard. La tempête bat son plein, le froid est accablant. Les rafales de vents glaciales vous lacèrent le visage et vous affaiblissent peu à peu (BS-2X). Vous plissez les yeux, tentant en vain de discerner quelconque silhouette devant vous. Après plusieurs heures d'agonie, vous semblez entrevoir une once d'espoir, ce héro qui vient vous sortir de ce labyrinthe sans fin (Lisythea).
     Profondément affaiblis, vous vous remettez de vos émotions, et reprenez peu à peu vos esprits.

 

    Album vraiment bon, très prenant, surtout en cette saison... la comparaison avec Autechre ou même Aphex Twin ( notamment dans Talitha) crève les yeux.

Have Faith :)


Access to Arasaka- BS-2X

Access To Arasaka: Bs-2x by Tympanik Audio




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The label Tympanik Audio is definitely a real benchmark in terms of IDM.
Shortly before the release of Integral's double album (reviewed here), Access to Arasaka gave us their fourth disk (the third one released on Chicagoan label).

The 13 tracks play as “saw teeth”, alternating dark atmospheres laid with more complex structures and some sounds tinged with hope.
   
I think this is an album we can listen in 2 ways: First we choose to give way to the deep and terrifying synthesizer lines. The trip is wonderful, the cold fully penetrates you. But you can also follow the more abstract path of “clicks and cuts” and jerky textures. The rhythm is quite complex, torn and terribly fascinating. ATA gives life to its machines.

Free yourself to listen and then you dive into a thick blizzard. The storm is in full swing, the cold is overwhelming. The icy wind lacerate your face and weakens you gradually (BS-2X). You squint your eyes, trying in vain to discern any figure in front of you. After several hours of agony, you seem to glimpse an ounce of hope : this hero who comes to you out of this endless maze (Lisythea).
Deeply weakened, you are recovering, and gradually regain control of yourself.

Really good album, very addictive, especially in this season ... The comparison with Autechre or even Aphex Twin(especially Talitha) is obvious.



Access to Arasaka- BS-2X


Access To Arasaka: Bs-2x by Tympanik Audio