dimanche 29 juillet 2012

tBH - Book Of Salms (NE-001 - NoEcho Records/ ca134 - Clinical Archives) 2008



La naissance du label NoEcho Records basé à Varsovie en Pologne est marquée par la sortie de ce Book Of Salms il y a 4 ans. Egalement publié sur le netlabel indépendant Clinical Archives, dont nous avions déja touché quelques mots pour l'album de 10Konekt et MIXoLIVE, la galette signée Krzysztof Klubo et Tim Shireman saisit l'opportunité d'assouvir notre curiosité, en dépis de sa courte durée. Seule et unique production estampillée tBH, la marchandise n'en demeure que plus intrigante, ne nous fournissant aucun point de repères ou de comparaisons.

L'écoute prend alors des formes de loterie, et n'ayant pas la moindre idée de ce qui nous attend via ce 5 titres, la surprise est d'autant plus belle. Belle, ou plutôt grande, car cet album n'est pas "beau". Choisissons de préférence bizarre, obscur et paradoxalement: fascinant. Cette musique là aiguise l'imagination, autant dans ses épisodes abstraits frôlant le volume 0 que par ses armatures drone salement saturées. Initialement, Book Of Salms est décrit comme étant un album ambient, même si promptement il nous fait comprendre que cette information n'est qu'approximative. Car en effet quelques vestiges electronica se font entendre de part et d'autre des morceaux. Des beat discontinus, estompés ou dressés à la gloire de l'expérimentation, qui ne sont il est vrai que placés au second plan, lors de leurs brèves incursions.

La première écoute laisse transparaître l'image d'un disque mis entre parenthèses, entre crochets, comme enfermé dans une bulle. Les morceaux d'ouverture et de clôture se ressemblent (sillages de rythmiques et tension palpable) et font figure de divinités protectrices, laissant vaquer leurs croyants à leurs occupations étranges. Ces deux titres olympiens et imprégnants sont tout simplement monstrueux, avec une légère préférence pour Alumni II, sorte de force tranquille aux jeu de cordes glaçants. Trêve de favoritisme, car il y a tout de même trois autres titres à défendre. Le (justement?) nommé Untitled-1, que l'on comparera volontiers à ces interférences captées par quelques satellites en recherche de vie extraterrestres. Nous disions plus haut que les pistes attisaient notre esprit créatif, c'est véridique, car les deux soundscapers parviennent à bâtir des univers bien particuliers, à l'image de Preu long de 10 minutes, rythmée de sirènes saturées et assourdissante, couplées de drone corrosif. En clair, c'est un album immersif, parfois effroyablement bizarre, mais très réussi, qui mériterait d'être diffusé aux inconditionnels de paysages sonores sombres.


Les pépites nécessaires à la survie de ce blog sont difficiles à trouver, tant le champ de recherche est vaste, ce pourquoi le blog tourne en ce moment légèrement au ralenti. Un article par semaine devrait être jouable, et je tiens à remercier les quelques fidèles lecteurs qui continuent à lire les balbutiements littéraires que sont ces modestes chroniques. En attendant, pour revenir à nos moutons, vous pouvez télécharger l'album ici!


Have Faith!







dimanche 22 juillet 2012

VNDL - Something for Someone (AR_015 - Abstrakt Reflections) 2011



Vous l'aurez compris, aujourd'hui on ne parle pas de VNDL par hasard, puisque si vous suivez un tant soit peu l'actualité, vous saurez que le jeune québécois est l'auteur de l'EP Triptyque et de l'excellent Gahrena : Paysages Electriques, cadeau estival proposé sur le label Hymen et placé dans le top albums de juin sur IRM, qui devrait cette année laisser place à une suite probablement nommée Gahrena : Structures, qui je peux vous l'assurer tiendra toutes ses promesses (avec comme toujours quelques collaboration soigneusement choisies). Something for Someone est son tout premier EP, quant à lui paru sur Abstrakt Reflections, écurie accueillant r.roo ou encore Lpf12. Le montréalais s'était déjà fait connaître auparavant, via la compilation Nothing Left For Us, qui est en libre téléchargement, grâce à un remix pour Exosphere, que l'on peut trouver sur leur dernier album Where nobody goes, ou encore à travers sa participation sur la compilation d'Architect ici.


VNDL est un inconditionnel des sonorités destructurées, abstraites. Inspiré par un certain Access to Arasaka, qui par ailleurs vient s'inviter le temps d'une piste pour ce Something for Someone, Philippe Vandal oeuvre dans ces musiques dites intelligentes, le moins que l'on puisse dire c'est que pour un premier lancé, ces 6 morceaux pouvaient d'ores et déja annoncer quelque chose de grand. Car malgré une durée avoisinant les 30 minutes, il parvient à exposer tout l'étendue de ses atoûts. Habile sur les plages ambient teintées de field recordings ou sur les balades de cordes sèches, l'individu prend également plaisir à détruire ce qu'il confectionne avec tant de subtilité, grâce aux séquences glitch et à ses beats concassés et désorganisées. Le titre de l'EP est tout aussi brumeux que la cover et que les pistes proposées. Ne vous attendez donc pas à de grandes envolées cinématographiques, crépusculaires et démonstratives.


Optons plutôt pour un univers cybernétique, au sein d'une société où mécanismes, câbles, générateurs et batteries d'énergie montées sur carcasses de ferrailles saupoudrés d'intelligence artificielle fonctionnent à notre place. L'introduction de l'album, qui plus est introduction du diptyque Don't forget the machine (dont la deuxième partie dévoile la facette d'un VNDL plus endurant) donne le ton posément. La guitare est tout le long harponnée de nuisances glitch qui installent le paysage sonore du sound designer. Les cordes ont été sectionnées. Désormais, place à l'abstraction. Le beat entre en jeu avec When it rains, sorte de drill and bass démolie et rongée de l'intérieur par l'acide. Le type ne semble pas beaucoup apprécier la pluie. Radicalement plus puissant, ce beat s'alourdit et se précise sur Corpus Textural. Access To Arasaka vient ajouter sa patte, plus que reconnaissable, sur le chaotique 960BXK à l'introduction fantômatique. L'album se clôt sur le titre éponyme, déployant une rythmique à la fois violente et parfaitement contenue, comme foudroyée à de multiples reprises, en plein élan. Totalement tiraillé, morceau simplement impressionant.


Pour être honnête, je n'ai pas eu la chance de pouvoir suivre le parcours de VNDL dès ses débuts, je n'ai découvert le bonhomme qu'il y a quelques temps via l'EP Triptyque. Une chose est sûre, je l'aurai vivement recommandé "à l'époque" si c'était le cas. Vivement la suite, je pense qu'il ne devrait pas nous décevoir avec ses prochaines sorties. C'est du sérieux.


Have Faith!

samedi 14 juillet 2012

Rrose x Bob Ostertag - Motormouth Variations (SD 2 X 1202 RE - Sandwell District) 2011



Lorsque un pilier des musiques dites expérimentales et adepte des "free improvisations" tel que Bob Ostertag rencontre un personnage aussi discret que Rrose, qui opère dans une sphère techno minimaliste underground, il est résulte des albums comme ce Motormouth Variations (dérivé du Motromouth d'Ostertag en solo) paru l'an dernier sur Sandwell District, label anglais fondé par le duo du même nom.

Au milieu des Mike Parker, Shifted ou encore Synus0006, l'album est à classer dans ce genre de galettes qui offrent une techno intransigeante, où mélodies et battements binaires ne font pas bon ménage. Car les notes sont ici substituées par les drones, les gonflements de basses et les bizarreries expérimentales. C'est juste inflexible. La formule chimique semble s'être plutôt bien stabilisée, et les composants bien homogénéisés, on peut commodément parler d'un album de techno expérimentale, même si je ne suis pas friand de l'étiquetage en bonne et due forme.


Toutes les pistes ne se ressemblent pas. Nous avons d'un côté la techno organique de Pointillism (Variation One), mais qui reste tout de même classique dans sa construction: kicks sourds et réguliers, ajout d' un soundscaping étouffant, puis le hi hat qui vient secouer la composition. En même temps c'est le style qui veut celà me direz-vous... Mais au fil de ce Motormouth Variations les formes déjà bien approximatives semblent comme se floûter davantage, pour aboutir à un résultat abstrait et totalement mécanique. En témoigne la seconde partie du diptyque Pointillism dont nous parlions plus haut, qui arrache le peu d'énergie et de vie présent dans l'introduction. Un voyage perturbant, qui fait progressivement entrevoir ce sentiment d'avoir le crâne rempli de billes de plomb, qui vont et viennent en jouant au ping pong.

Une chose est sûre, je ne suis pas le plus objectif pour en parler, mais ça fonctionne terrible. Les morceaux  sont prenants, et installent au terme des deux ultimes pistes une ambiance plus étoffée, avec la venue de nappes qui font gagner en profondeur. On flirte même avec le dark ambient via le titre final, les rugissements présents tout le long ne sont pas vraiment pour nous rassurer. Je recommande vivement l'album en le résumant de la sorte: captivant.

Si l'expérience vous a conquis, vous pouvez également aller faire un tour ici, pour aller jeter un oeil à une autre "collaboration" toute récente des deux hommes, plus ou moins dans la même veine, mais en plus sombre.

Have Faith!


Je vous laisse saliver avec le titre introductif


mercredi 11 juillet 2012

Klaus Kinski - Scape Destructive Putrescent (echm-004 - Echomania) 2011



Peut-être que certains d'entre vous ont déja entendu parler d'Echomania, netlabel biélorusse basé plus précisément dans la capitale Minsk, et menée par le jeune Eugene Mitskevich. Peut-être, car la structure est encore neuve (créee courant 2011) et n'a pas fait grand bruit malgré un assortiment de découvertes plus qu'encourageantes, notamment le dernier album A dream escape du soundscaper Philippe Neau aka Nobodisoundz, qui exerce dans l'ambient jugulée et sépulcrale annexées de bruitages étranges (ici même).


Mais celui dont on parle aujourd'hui, c'est Klaus Kinski, qui tire son alias de l'acteur allemand du même nom, allié du nouveau cinéma allemand des années 60-70, et dont vous avez sûrement pu voir les traits dans le Nosferatu de 1979. L'EP Scape Destructive Putrescent, qui par ailleurs est son second après In Isolation sorti peu de temps auparavant, est une réussite notoire, car en effet, en dépis des quelques 25 minutes étendues sur neuf pistes, le russe fait preuve d'une capacité certaine à créer des atmosphères sombres et dérangées. La piste introductive installe au premier abord un charmant jeu de cordes qui, passées quarante secondes, ne tardent pas à se faire engluer dans les sables mouvants. Les nappes sont tout ce qu'il y a de plus anxiogènes, puis le beat se déclenche, et à partir de ce moment, on sent bien que le type ne nous a pas menti car à en juger par la cover, ce qu'il nous réserve est radicalement glauque.


Le beatmaker n'a rien à envier à la noirceur et à la robustesse rythmique d'un Dodecahedragraph ou encore d'un Lucidstatic, surtout sur son essai déchiré Haben und soll, tout simplement impitoyable, voire même d'un Access to Arasaka dans la piste finale. Nous aurions même tendance à penser que le concept est repoussé, tant les atmosphères fixent le cap. Car de part et d'autres de l'EP, les beats se veulent moins rugissants, coudoyant parfois même le trip hop (JASON, Charles Manson mein bester freund, encore des clins d'oeil par forcément rassurants) laissant toute la vedette aux nappes glaçantes et aux sonorités indus' qui viennent enfoncer le clou.
L'homme apprécie les films d'épouvantes, a sûrement été bercé avec, et en a extrait le meilleur. Entre les mélodies sinistres de boîtes à musique de Baby que l'on retrouve sur Artificial life, ou les bourrasques de vent sifflotant de Black Essence, Klaus Kinski n'a gardé que l'essentiel, auquel il ajoute sa touche noisy et ses beats francs, rendant le tout d'autant plus cru. 


En des termes différents, c'est sombre, crade, malaisant et terrifiant. N'écoutez surtout pas ça en pleine forêt, dans une maison délabrée au milieu des conifères, en pleine nuit, et seul. L'expérience s'avère tout aussi unique que le personnage est inconnu, tant il est difficile de trouver des informations à son sujet.
Trève de bavardage, écoute et téléchargement ici.


Have Faith!







samedi 7 juillet 2012

Modex - Pieces for triangulation (laridae025 - Laridae) 2006



Netlabel autrichien et allemand à suivre à la trace, Laridae a vu le jour en 2004, et a depuis mis au monde près de 70 galettes. Le terme Laridae est l'idée de Photophob, qui fait partie intégrante du staff de la structure de part les nombreuses sorties proposées au sein de celle-ci. Il est toujours extrêment enthousiasmant de tomber sur des labels pareils, à l'écoute d'un disque au hasard nous nous voyons instantanément emballés, tel est le cas de ce Pieces for triangulation, 6 ans d'âge désormais, qui n'a pas pris une ride.

Première tentative de long format pour Rob Curulli, Modex pour les musicophiles. À vrai dire, première et dernière tentative, car le lascar ne donne plus aucune nouvelle depuis 2006. Une seule contribution pour Laridae, et hop, silence radio. Je ne sais pas ce qui est arrivé au personnage, espérons que son nom réapparaisse un jour ou l'autre, surtout après nous avoir pondu un tel chef d'oeuvre... Mais d'un autre côté, on aurait tellement peur de l'échec généré par une mauvaise suite (je ne fais aucunement référence au cinéma) qu'au final, c'est mieux ainsi, et celà ne fait que consolider la perfection du produit.


Blablater pour mieux introduire le fond vous semble inutile? Peut-être que vous n'avez d'ailleurs même pas lu les premières lignes et que vous avez d'ores et déjà scrollé la page pour accéder à ce qui vous intéresse le plus... Je peux donc vous insulter sans gêne aucune, puisque vous ne lisez pas? Bon ok.
Modex est le genre de pêcheur à la patience redoutable, capable de s'attarder des heures pour arriver à ses fins, laissant son hameçon vagabonder sans limite pour mieux cramponner nos joues déjà bien amochées.
Car en effet, sa musique est teinte d'une modestie et d'une prudence notables, calibrée de manière à ce que l'on adhère totalement à ses choix. Aucune fierté, aucune fanfaronnade, juste une sincérité appréciable une heure durant.


La première piste introduit un noise particulièrement texturé dont il ne faut toutefois pas se fier, car l'album ne ressemble en rien à celà, même si cette alternative noise/ambient aurait pu être tout aussi charmante.
Certes les beats sont bien présents, mais ce ne sont pas les têtes d'affiches, la récompense se voit plutôt décernée aux mélodies de fonds, qui évoluent au fil de l'album en gardant une coloration similaire, et dont chaque note est plantée avec tact, pour mieux germer par la suite. Je ne refuse jamais un beat bien construit, mais parfois il faut avouer qu'il n'est pas obligatoire (The backup plan). Il apparaît cependant plus que bien amené sur des titres tels que piece #2 for triangulation, seconde partie du triptyque éponyme, qui aurait pu être mon favori du 13 titres, s'il n'était pas devancé, et de loin, par le magnifique A simple runer, ou peut être par -post Incline, c-, morceau de sortie,  immanquables tout les deux.

La fluidité des morceaux est également notable, puisque comme mentionné plus haut, les mélodies se ressemblent au premier abord,  grâce à cette douce nostalgie accentuée par la lenteur avec laquelle les notes s'enchaînent.
Je met fin au calvaire et vous invite plus que jamais à écouter cet album, coup de coeur indiscutable.

Bravo l'artiste, Have Faith!


Écoute ici, téléchargement gratuit ici









mercredi 4 juillet 2012

Mantichora ‎– The Humidity Of Blood (IH069 - I had an accident) 2011



Je ne m'étais arrêté que très rarement sur I had an accident, label basé à Annapolis dans le Maryland, seulement à l'occasion des sorties de FRKSE ou de Big Epoch. Ce n'était pas vraiment par choix, car ces quelques productions  m'avaient totalement convaincu, allez donc comprendre... 
Conscient que je passais à côté de quelquechose, je me suis donc attelé à rattraper mon retard. Comme chez HFIS nous avons la facheuse tendance à fouiller dans les archives, c'est dans les cartons de vieilles cassettes qu'on a trouvé notre bonheur, plus précisément du côté du polonais Mantichora, qui avait signé par ailleurs une collaboration avec la co-fondatrice Julia LaDense et __dREàgänN!!! dont vous pouvez lire la critique ici.

Vous l'aurez d'ores et déja compris, c'est une structure assez hors du commun, penchant pour un retour aux sources loin des tendances actuelles en matière d'objet de ventes, qui prône la cassette comme support musicale. Comme quoi ça peut-être utile d'avoir une chaine avec un lecteur approprié!
Le label se distingue tout autant dans ses formats de vente que dans la musique qu'il propose, alternant noise corrosif, beats hip/hop oxydés et étouffés. C'est de ce grain particulièrement sale que découle toute l'ingéniosité de cette musique. À la manière d'une esquisse au fusain, que les nombreuses imperfections caractérisent, ces jeux de textures crasseuses rendent le tout on ne peut plus expressif et intéressant.

Dans un premier temps, on se dit qu'on est alors à des années lumières de tout ces masterings astiqués au détergent et au coton-tige, qui rendent les pistes si claires, limpides, et moi le premier. Et bien oui, c'est un peu ça. 
La face A est trompeuse, s'enclenche sur un dark ambient en suspens aux accents industriels, accompagné de basses sourdes, pour l'instant on est encore sur nos gardes. Rapidement, le noise fait son entrée, et là c'est une autre paire de manches. Tout est encrassé, malsain, tout ce qu'il y a de plus rouillé et assourdissant (le jeu de basse est impressionnant) et à la fois torturé, lorsque ce brouhaha laisse s'échapper quelques tiraillements plus aiguisés. La bête reprend son souffle pour aller se mourir au fond d'une rue souillée par la crasse, mais ce n'est que le calme avant la tempête. La face B laisse peut être plus de place à l'imagination, un chouilla moins abstraite, elle laisse toutefois transparaître une ambiance tout aussi apocalyptique, même carrément plus violente.
On s'imagine aisément en plein conflit civil, entre les sirènes d'alarmes en fond, les voix de mégaphones qui retentissent dans les rues désolées, les échos de fusils à répétitions et les chenilles de tanks (en fin de piste), tout y est, et s'en est presque flippant, on est en plein film de guerre, c'est le chaos total...


Puissant, immersif et surtout dérangeant, ce deux titres est à ranger dans la catégorie de ces musiques dantesques dont les atmosphères ultra-travaillées ne peuvent laisser personne insensible, je vous laisse donc le soin d'écouter ça par vous-même, au casque ou bien avec un bon système d'enceintes, impératif!


Have Faith!




lundi 2 juillet 2012

Trills-Modular Puzzle (IA029 - I,absentee) 2010



Rares sont les producteurs "actuels" qui choisissent de s'écarter des conventions, au sein même d'un style tel que l'IDM, qui je pense peine légèrement à se renouveler du tout au tout. N'allez pas croire qu'il se fane, plutôt qu'il reste un peu trop constant (globalement) dirons-nous. Cet album, produit par Jonathan Jindra originaire de Los Angeles, ne bouscule pas les codes de A à Z, mais a le mérite de nous livrer quelques très bonnes trouvailles, que l'on s'efforce non sans difficultés d'assimiler à du déja vu. Pour certains morceaux, il serait même plausible de parler d'ovni, tant au niveau de l'innovation qu'au niveau des bizarreries expérimentales de Trills.

Ne serait-ce qu'à travers l'utilisation de basslines acid, dont la popularité n'est plus à prouver, l'Angelino parvient à produire des sons tout à fait atypiques, je ne sais pas vraiment si celà vient de cette tendance à les utiliser sur des rythmiques cassées ou à les associer à des beats hip/hop (Binarium) de l'époque d'un DJ Shadow, une chose est sûre, moi je n'ai jamais rien entendu de tel...
Vous l'aurez compris, tout autant dans les mélanges de styles quand dans ses choix de sonorités, l'américain prend les chemins de traverses et propose donc un disque difficilement étiquetable, allant puiser ses ressources dans l'acid, la techno, le hip hop, l'ambient, l'électro, tout celà avec une touche expérimentale bien marquée.

Trills démarre sa machine avec le rugissant Zurich aux allures de turbine industriel déchaînée que l'on retrouvera dans le dernier morceau, tout aussi épique. L'homme nous marque au fer rouge de son empreinte, une bonne claque pour nous garder éveillés sans tergiverser. Entre ces deux gardes du corps indomptables, les ambiances varient, rien n'est jamais répétitif, l'écoute est réellement agréable et assouvit notre recherche d'émotions diverses. Flavia devrait donc vous plaire: simple dans sa construction, la piste, de part ses lamentations analogiques stellaires, nous tient vraiment aux boyaux, et d'autant plus en tout fin où quelques déchirements atmosphériques viennent se coupler aux mélodies, là c'est juste magnifique... 

Il serait évidemment facile de s'arrêter à chaque piste pour en décrire le contenu, puisque chacune possède sa propre identité, sa propre histoire, qui peuvent atteindre plus ou moins aisément chacun d'entre vous.
Difficilement classable, le disque, malgré quelques apartés plus faibles, est tout de même unique en son genre, libre à vous d'émettre des comparaisons désormais!
Je vous laisse donc le soin d'écouter par vous même, en gardant à l'esprit que le terme d'ovni n'est pas exagéré, du moins ça l'est pour moi...

Have Faith!

( ps: attention la lecture débute à la 2ème piste, si quelqu'un a une explication...)