(Disponible également sur IRM ici)
Synus0006 officie depuis environ 10 ans dans la musique électronique. Également connu via son alter ego Laslowb, il a appris seul à manipuler les machines pour aujourd’hui délivrer un style bien personnel. Après avoir signé une poignée d’EP sur différents petits labels, tels que Deafness Records, Minimal And Melodies Music, ou encore le netlabel allemand Debun, le producteur d’origine hongroise nous offre un nouvel album, paru sur la jeune structure qu’il a créée, B4ck6roundno1se.
Bref récapitulatif du personnage. Lslw Benyei, de son vrai nom, enfante son premier opus en février 2011 sur Panel Trax, label qu’il a également créé, en collaboration avec Dániel Czene alias Maks. Il sort son second sur le label Chi Recordings. Five Years Later (disponible à l’écoute ici) apparaît comme légèrement différent de son prédécesseur. Le 6-titres tend à mettre en avant l’abstract et le downtempo plutôt que la techno conventionnelle à laquelle il nous avait accoutumés. Synus montre toutefois quelques signes de ce qui désormais définit sa patte de musicien, si l’on prend comme exemple la piste Second Level, qui délivre une musique opaque, sans concession, sans mélodie aucune, une techno minimaliste à l’état pur.
Sur B4ck6roundno1se Xx1 (à l’écoute ici), sa musique s’est énormément endurcie, paradoxalement on observe que la production est plus deep. Les atmosphères sont bien plus prenantes, les effets de reverbe font mouche mais cette dureté qui prend le dessus vient surtout de cette capacité à étirer les boucles à leur maximum, jusqu’à frôler la rupture nerveuse. La 4ème piste, Lost, est une pure merveille d’endurance, qui nous plonge dans une ambiance hypnotique et anxiogène assez impressionnante.
Enfin, avec B4ck6roundno1se Xx3 (extraits ici), Synus ne s’échappe pas de son fil conducteur, et nous livre une techno toujours aussi minimaliste et immersive, qui inclut son lot d’expérimentation et d’abstraction. Les textures utilisées viennent souvent enfoncer le clou, notamment avec Kix XL à la rythmique mécanique, ou même avec Overcompressed 2 dans lequel ce jeu de textures est amplifié, et éjecte la piste dans une ambiance plus industrielle.
La deuxième partie du diptyque, Overcompressed, est quand à elle plus étouffée, montrée comme une violence contenue, prête à se déferler. L’album jongle entre ces deux idées, d’une part une techno introspective et assourdie qui se déploie progressivement, de l’autre une musique plus franche, cisaillée au couteau de cuisine, avec des beats plus percutants. Malgré cela, nous gardons toujours cette radicalité de ton et cette absence de quelconque émotion qui parcourt l’album.
La "surprise" vient alors de la piste November, qui sonne bien plus allemande que ses camarades. Elle apparaît comme l’unique piste qui à nos oreilles semble familière. Les claviers tremblotants qui longent les 6 minutes sont finalement assez traîtres et nous font perdre l’équilibre. Mis à part cela, la recette reste toujours la même, et c’est tant mieux, parce qu’on adore. Les 6 pistes qui constituent l’album servent de suite logique aux précédentes sorties du label.
Entre un Robert Hood ( Omega : Alive ) et un Shifted ( Crossed Paths ), le producteur hongrois est à suivre de très, très près. Sa musique intrigante et hypnotisante est à réserver à tout amateur de techno.
Have Faith!
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