dimanche 18 novembre 2012

Talvihorros/Ekca Liena - Swarms with Swarms (TQA026 - TQA) 2012




Lorsque deux monuments de l'ambient/drone choisissent de s'associer le temps d'un split, difficile de passer à côté de ça. À ma gauche, le poids lourd Ben Chatwin, Talvihorros pour les accoutumés, qui publiera dans quelques jours son nouvel opus "And it was so" sur la structure Denovali. À ma droite, pour la troisième fois dans nos pages, nous retrouvons le très productif Ekca Liena qui s'affaire aux trois dernières pistes. Ne tergiversons pas des années là dessus, ce Swarms with Swarms est une gigantesque réussite.

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Sombres recoins d'un site industriel délabré, raffinerie désaffectée, plate forme pétrolière. Un crépuscule pesant s'installe, c'est en apparence un univers dépourvu d'âmes que laisse suggérer l'ouverture, le bruissement des métaux, les plaintes de l'acier, les projections organiques diverses s'inscrivent progressivement dans l'atmosphère jusqu'à en ressentir les symphonies mélodieuses subtilement jouées par les esprits à l'ouvrage. Affairés ici et là, ces spectres rugissant recréent une nébuleuse semblable à un idéal qui semblait à jamais perdu. Ces formes volatiles semblent vous conduire jusqu'au sommet de ce lieu, cet imposant édifice, symbole de la grandeur de l'homme, petit à petit repeuplé de forme fantomatiques aux allures animales. Celles-ci vous approchent, félidés constitués de matériaux carboniques rayonnant aux couleurs de la nébuleuse qui s'étend jusqu'au loin comme un drap aux couleurs du spectre lumineux, se reflétant de mille feux sur un vaste océan aussi brillant, que bleu, désormais incandescent. Des chants emplis de lamentations, d'émissions sonores animalières totalement irrégulières, c'est une fable féerique, un avertissement de la nature qui ne saurait être perçu par des oreilles communes dont l'envie, l'avidité n'auraient laissé aucune place à l'empathie ou à la bienveillance.

L'ambiance, ce rêve, infini, nous transporte, à en perdre toute temporalité. Un bruit sourd lointain, une pluie battante? L'incandescence un moment retombée, au sommet de cet amas métallique un léger brouillard persiste, des remous, des variations, une transition lente, paisible perdure, ponctuée par les sons de cloches émis par les bouées de navigation. Un banc, une nuée de créatures volatiles et amphibies s'agitent aux loin. Leurs chants portent jusqu'à vos oreilles, les vagues s'agitent, le vent jusqu'alors d'un calme fascinant décuple sa force, redouble d'intensité, la mer s'agite et l'écume des vagues semble attaquer la plate forme dans son intégralité, un train sorti des abysses vient perforer les masses rocheuses émergeant des profondeurs. La structure toute entière vacille, comment s'en sortir, sinon en s'accrochant à quelques rambardes dont la solidité a été altérée par le fracas on ne peut plus violent de ce qui apparaît comme un déluge assourdissant. Hasard ou chance prononcée, la vaste étendue d'eau semble vouloir retrouver peu à peu la normale. Laissons les éléments en paix, car en paix, les éléments nous laisseront.

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Plaies ouvertes et peau en lambeau, les séquelles sont lourdes, le bonheur est quant à lui paradoxalement immense. De l'épique introduction éponyme jusqu'aux dernières émanations de cordes de Delatinised, les morceaux nous saisissent à la gorge et confirment une fois de plus la virtuosité des deux accolytes.

Have Faith!


-Trebmal-



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