samedi 18 mai 2013

Access To Arasaka - Écrasez l'infâme (CRL Studios - CRL045) 2013




Je n'avais pas eu vent de l'annonce de cette release. Le jour de sa sortie donc, je vous laisse imaginer la surprise. Access to Arasaka est bel et bien de retour en solo suite à son Geosynchron dévoilé chez Tympanik Audio en 2011. Le beatmaker outre-atlantique pointait également le bout de son nez sur un split avec Tokee et Lucidstatic il y a de ça un mois, cette fois-ci chez CRL Studios, structure qui accueille ce tout nouveau 6 titres. Un jeu de caractères vient baptiser chaque titre. Des tirets. Espacés ou non. Intitulé dans la langue de Molière, ou plutôt celle de Voltaire dont la célèbre formule a inspiré le nom de l'EP, Écrasez l'infâme sonne différemment de ce à quoi nous avons été habitués. Le coup de pinceau caractéristique de Robert Lioy est toujours aisément reconnaissable, mais quelque chose a en effet changé. Sa musique semble évoluer, illustrant désormais une nouvelle facette de l'éventail cybernétique dont lui seul semble détenir les ficelles. Fort heureusement pour nous, AtA ne se repose pas sur les exacts mêmes recettes qui ont fait son succès, à savoir les atmosphères glaciales et futuristes et autres drums déchiquetés au glitch. Les productions sont ici plus ambiantes, les rythmiques étant soit totalement absentes (-- -----) soit très lentement amenées. Le panel de textures est aussi plus large, traité différemment de ses précédents opus. Tout ça a gagné davantage en profondeur et en maturité. Là où Geosynchron tendait souvent à séparer de manière très distincte glitchs et nappes, Écrasez l'infâme amalgame le tout dans un environnement spatial un peu plus uniforme. Les drums sont moins secs (-- -, - - -), gagnent en stabilité, et les mélodies se montrent plus denses que jamais (--, le somptueux et parfait en tout point ---). Pour résumer, c'est toujours aussi destructeur, mais les outils employés ont connus quelques modifications. AtA s'est inspiré des dires du passé pour mieux décrire son univers futuriste qui semble toujours aussi apocalyptique. Il se pourrait bien que cet EP marque une étape importante dans sa carrière, faisant office de transition vers quelque chose de bien moins déchaîné, peut-être même d'émotionnellement plus puissant. Mais ne regardons pas trop loin, apprécions plutôt cette demi douzaine de morceaux comme il se doit, parce qu'une fois de plus, c'est du costaud. 

HAVE FAITH


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