dimanche 12 août 2012

Clubroot - S/T - Clubroot (LODUBS​-​09002 - LoDubs Records) 2009


Daniel Richmond, anglais de naissance, peut être fier de son coup. Premier effort cacheté sous son pseudonyme Clubroot, cet album éponyme impose sans entremise une certaine admiration. Ce jet initial a donné naissance par la suite à deux nouveaux albums en apparence produits en continuité du premier. En écoute ici pour le Clubroot - S​/​T (II - MMX), et ici pour le III - MMXII. Surgit des entrailles du label Lo Dubs basé dans l'Oregon aux Etats-Unis, le travail de Daniel est souvent comparé à celui d'un dénommé Burial.

Information à moitié erronée selon moi, car il suffit aujourd'hui de produire du dark/deep dubstep pour être catalogué comme un vulgaire plagieur de William Emmanuel Bevan. Il est évident que le rapprochement est un peu trop facile. Il y a des similarités, on ne va pas vous mentir, surtout en seconde moitié d'album dont on reparlera plus tard, mais la musique de Clubroot détient tout de même un style qui lui est propre. Point de rebuts R'n'b gémissant et autres craquements de vinyles, préférons donc des beats plus accentués et des subs mis en exergue avec plus de franchise aux rythmiques 2 steps étouffées, marque de fabrique de l'auteur acclamé du désormais classique "Untrue". La production est également plus électronique qu'organique. Les synthétiseurs délivrent une puissance beaucoup moins contenue, l'émotion s'extériorise plus qu'elle ne se bride. Et c'est de là que découle toute la différence entre les deux anglais. A défaut d'être perpétuellement triste, le ton se veut parfois plus menaçant et bien moins à fleur de peau, pour en terminer avec cette comparaison.

De sombres contrées brumeuses et incommensurables, c'est ce que laisse entrevoir cette petite fenêtre à travers laquelle notre imagination tente de dépeindre ce paysage à la fois fascinant et désertique. C'est en tout cas ce que la cover peut nous inspirer. S'offre à nous un climat glacial et anesthésié à l'écoute des premières secondes de Low Pressure Zone qui laisse présager un travail de soundscaping bluffant, présage qui se révéleras exact avec le bouleversant Embryo aux nappes bourdonnantes couronnées par des snares à la fois incisifs et aériens. La marque dubstep propre aux effluves du style du début des années 2000 est plus reconnaissable sur des morceaux tels qu'High Strung ou encore Dulcet, tout bonnement magnifique. Peut-être l'un des meilleurs titres taggé dubstep qu'il m'ait été donné d'écouter. Un sub discret et élégant, des intrusions de samples éthérés et volatiles en font l'une des pièces les plus réussis de l'album. Quelle classe.

L'art du soundscaping est mis à profit sur Birth Interlude, piste totalement destituée de rythmique qui scinde l'album en deux partie presque distinctes. Car oui, à partir de ce moment, l'influence Burial est flagrante. Talisman et Sempiternal (grandiose) ne me contredirons pas. Je ne le cache pas, je considère Burial comme un génie, même si ce n'est pas le cas de tout le monde. Il n'empêche que son influence a du bon, surtout lorsque l'on tombe sur des perles telles que ce Clubroot. Premier album, première claque, ça ne pouvait augurer que de bonnes choses pour l'homme originaire de St Albans.

Have Faith!


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