dimanche 21 octobre 2012

MyOwnCreation - Husch (NrM021 - Nenormalizm) 2012



Un immense territoire inoccupé. Du moins, c'est ce que nous pensions.

Husch est de ces paysages au semblant désertiques dont les éléments sont bel et bien hostiles à toute nouvelle visite inopinée. Vous n'êtes absolument pas le bienvenue, et vous ne tarderez pas à le comprendre. Ilya Dubinets a déjà fait parler de lui via sa collaboration avec Sobrio pour l'album Asafiobia en août dernier. Son alter ego MyOwnCreation surenchérit en fin de mois de septembre, cette fois ci en solo, toujours sur la même structure, Nenormalizm. Une véritable déferlante technique contre laquelle il nous est impossible de lutter. Les forces telluriques se déchaînent avec une violence inouïe, chaque petite parcelle déployant une rage décuplée à chacun de nos pas.

Tout n'est qu'acharnement, le sol étant parsemé de crevasses et de roches tranchantes comme des rasoirs, l'air étant totalement saturé de micro-organismes qui carbonisent les poumons à chaque tentative d'inspiration. Ce n'est même plus de la survie, l'organisme dépérit à petit feu. La roche croule sous vos pieds et parfois même se liquéfie en un claquement de doigts pour mieux vous malmener, les bourrasques vous embrasent tout autant qu'elles vous paralysent de froid. Des reliefs se dressent à des centaines de mètres de hauteurs et s'entrechoquent, juste sous vos yeux, donnant naissance à de colossales secousses. Les conifères grandissent à une vitesse folle, et s'octroient le droit de pousser à travers vos chairs. Quoi que vous fassiez, le résultat sera le même. Bondissez par dessus un brasier, vous tomberez au beau milieu d'un massif épineux; escaladez un cèdre, le vent vous fera chuter en moins de deux. Tentez ensuite de fuir, la terre disparaîtra sous vos semelles. Pourtant tout avait bien débuté. Vous vouliez être seul, laisser votre cerveau de côté et profiter du calme ambiant. Il semblerait alors que vous ayez loupé une marche. Akcey Park, c'est un peu le croche-patte qui déclenche cette descente aux enfers, au sens propre comme au figuré. Concentré noisy et destructuré aux limites du possible, le morceau laisse entrevoir un contenu autrement plus agressif que nous le pensions, même si notre tortionnaire invisible n'en est qu'au stade du craquement de vertèbres à la Bruce Lee. Le calvaire vous semble parfois n'être qu'un mauvais rêve, tant votre état de conscience est diminué par  la souffrance dû à vos multiples plaies. N'étant plus qu'une vulgaire marionnette désarticulée, vous n'avez d'autre choix que de laisser la tempête se calmer, dans l'espoir naïf de bénéficier d'un brin de pitié.

Vous avez désormais totalement disparu, il ne reste plus aucune trace de votre passage, la boue a terminé la travail en vous engloutissant totalement. Calme totale. Comme si en réalité rien ne s'était passé, et la nature sifflote joyeusement en levant les yeux au ciel sur fond de drone. Personne n'était présent pour faire état du phénomène, les victimes seront encore nombreuses, toutes disparaîtront dans l'anonymat le plus complet.
Album glacial mais au penchant totalement abrasif, l'oxygène semble pur mais n'est en somme qu'un agglomérat de bactéries. Les montagnes semblent refroidit à jamais mais n'attendent que vous pour déballer leurs flammes, alors que les chênes millénaires vous observent avec mépris du coin de l'oeil.

Magnifique, terrifiant.

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En téléchargement gratuit juste en dessous.
Have Faith!

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