mercredi 19 décembre 2012
Brume / Oublier Et Mourir - A year to live (Stx024 - Silken Tofu) 2012
Une année de plus à vivre deux jours avant " l'attendu " 21 décembre 2012, de quoi redonner du baume au coeur à tout ceux qui sont rongés par le doute (et dommage pour ceux et celles qui pensaient enfin en finir).
Comme bien souvent, c'est l'artwork qui intrigue et nous accroche. Lorsque le reste est à la hauteur, c'est carton plein. Image aux contrastes forts et aux détails à peine perceptibles, entre lumière naturelle et vie plongée dans l'obscurité, deux portraits qui s'effleurent et se confondent avec délicatesse. La mise au point est faite tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre. Ou lorsqu'ils s'accordent, sur les deux. D'un côté, l'un des français les plus prolifiques depuis le milieu des années 80, Christian Renou/Brume, associé à Stephan Hanser/Oublier et Mourir (Anemone Tube, Hartsoeker...) qui signe sa première release sous cet alter ego.
L'aurore pointe le bout de son nez, et les premiers rayons de soleil nappent le paysage. Une renaissance, un renouveau, guidé par des nappes aériennes et statiques qui réchauffent lentement l'organisme. Tout est temporaire, prédestiné à ne plus "être" un jour ou l'autre. Une notion temporelle mise en exergue, cette plante que la vie semble commencer à abandonner, courbant lentement ses tiges vers le sol, et cette lueur qui se renouvelle à cycle régulier. "A new thought is born, another will rise". À défaut d'un jeu noir/blanc catégorique, optons plutôt pour une gamme grisâtre, même sépia, pour une fois de plus rimer avec cette cover si troublante. La seconde piste joue sur ce constat, car malgré son caractère cristallin et étincelant dégagé pas les claviers, l'écoute laisse derrière elle un sentiment de mélancolie qui transperce la première partie du split (première partie, j'insiste). D'une grande pudeur, les titres insinuent, ne dévoilent pas réellement. Oublier et mourir en est surement la meilleure preuve. Les variations harmoniques sont subtiles, épongées par des nappes légères et discontinues. Le meilleur passage étant sur la fin, quelques notes sucrées viennent s'émanciper à travers le brouillard. Creshendo émotionnel, final hallucinant d'un raffinement exceptionnel, qui débouche sur le titre éponyme.
Cette fois, les deux hommes sont réunis. On entre alors dans une phase bien différente. Peut-être plus sensorielle, ou bien fantomatique à vrai dire. Un peu à la manière d'un Listening Mirror entre autre. Le processus va d'ailleurs s'intensifier sur le morceau suivant, particulièrement inquiétant. Cette fois, Brume est seul, et nous aussi d'ailleurs. Une voix se fait entendre, peut être la notre, car on ne sait plus vraiment. Sortie de nul part, elle vient comme nous hanter à des moment stratégiques, dans le but de maintenir cette tension qui nous scotche littéralement. Pour le coup, entre la lumière et l'ombre, je pense que l'orientation est claire et nette. The simple way s'étale sur 5 chapitres homogènes, parcourus à divers moments de rythmiques jazzy et autres expérimentations. Egalement inspiré de l'ouvrage " A year to live " de Stephen Levine qui met en tension les principes de vie et de mort, la vision du français est donc naturellement différente des premiers morceaux.
2 visions d'un même concept, 2 tueries, 1 album à ne pas manquer.
Have Faith!
(/!\ Le lecteur s'enclenche au 2ème morceau)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire