mercredi 4 juillet 2012
Mantichora – The Humidity Of Blood (IH069 - I had an accident) 2011
Je ne m'étais arrêté que très rarement sur I had an accident, label basé à Annapolis dans le Maryland, seulement à l'occasion des sorties de FRKSE ou de Big Epoch. Ce n'était pas vraiment par choix, car ces quelques productions m'avaient totalement convaincu, allez donc comprendre...
Conscient que je passais à côté de quelquechose, je me suis donc attelé à rattraper mon retard. Comme chez HFIS nous avons la facheuse tendance à fouiller dans les archives, c'est dans les cartons de vieilles cassettes qu'on a trouvé notre bonheur, plus précisément du côté du polonais Mantichora, qui avait signé par ailleurs une collaboration avec la co-fondatrice Julia LaDense et __dREàgänN!!! dont vous pouvez lire la critique ici.
Vous l'aurez d'ores et déja compris, c'est une structure assez hors du commun, penchant pour un retour aux sources loin des tendances actuelles en matière d'objet de ventes, qui prône la cassette comme support musicale. Comme quoi ça peut-être utile d'avoir une chaine avec un lecteur approprié!
Le label se distingue tout autant dans ses formats de vente que dans la musique qu'il propose, alternant noise corrosif, beats hip/hop oxydés et étouffés. C'est de ce grain particulièrement sale que découle toute l'ingéniosité de cette musique. À la manière d'une esquisse au fusain, que les nombreuses imperfections caractérisent, ces jeux de textures crasseuses rendent le tout on ne peut plus expressif et intéressant.
Dans un premier temps, on se dit qu'on est alors à des années lumières de tout ces masterings astiqués au détergent et au coton-tige, qui rendent les pistes si claires, limpides, et moi le premier. Et bien oui, c'est un peu ça.
La face A est trompeuse, s'enclenche sur un dark ambient en suspens aux accents industriels, accompagné de basses sourdes, pour l'instant on est encore sur nos gardes. Rapidement, le noise fait son entrée, et là c'est une autre paire de manches. Tout est encrassé, malsain, tout ce qu'il y a de plus rouillé et assourdissant (le jeu de basse est impressionnant) et à la fois torturé, lorsque ce brouhaha laisse s'échapper quelques tiraillements plus aiguisés. La bête reprend son souffle pour aller se mourir au fond d'une rue souillée par la crasse, mais ce n'est que le calme avant la tempête. La face B laisse peut être plus de place à l'imagination, un chouilla moins abstraite, elle laisse toutefois transparaître une ambiance tout aussi apocalyptique, même carrément plus violente.
On s'imagine aisément en plein conflit civil, entre les sirènes d'alarmes en fond, les voix de mégaphones qui retentissent dans les rues désolées, les échos de fusils à répétitions et les chenilles de tanks (en fin de piste), tout y est, et s'en est presque flippant, on est en plein film de guerre, c'est le chaos total...
Puissant, immersif et surtout dérangeant, ce deux titres est à ranger dans la catégorie de ces musiques dantesques dont les atmosphères ultra-travaillées ne peuvent laisser personne insensible, je vous laisse donc le soin d'écouter ça par vous-même, au casque ou bien avec un bon système d'enceintes, impératif!
Have Faith!
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