dimanche 22 juillet 2012
VNDL - Something for Someone (AR_015 - Abstrakt Reflections) 2011
Vous l'aurez compris, aujourd'hui on ne parle pas de VNDL par hasard, puisque si vous suivez un tant soit peu l'actualité, vous saurez que le jeune québécois est l'auteur de l'EP Triptyque et de l'excellent Gahrena : Paysages Electriques, cadeau estival proposé sur le label Hymen et placé dans le top albums de juin sur IRM, qui devrait cette année laisser place à une suite probablement nommée Gahrena : Structures, qui je peux vous l'assurer tiendra toutes ses promesses (avec comme toujours quelques collaboration soigneusement choisies). Something for Someone est son tout premier EP, quant à lui paru sur Abstrakt Reflections, écurie accueillant r.roo ou encore Lpf12. Le montréalais s'était déjà fait connaître auparavant, via la compilation Nothing Left For Us, qui est en libre téléchargement, grâce à un remix pour Exosphere, que l'on peut trouver sur leur dernier album Where nobody goes, ou encore à travers sa participation sur la compilation d'Architect ici.
VNDL est un inconditionnel des sonorités destructurées, abstraites. Inspiré par un certain Access to Arasaka, qui par ailleurs vient s'inviter le temps d'une piste pour ce Something for Someone, Philippe Vandal oeuvre dans ces musiques dites intelligentes, le moins que l'on puisse dire c'est que pour un premier lancé, ces 6 morceaux pouvaient d'ores et déja annoncer quelque chose de grand. Car malgré une durée avoisinant les 30 minutes, il parvient à exposer tout l'étendue de ses atoûts. Habile sur les plages ambient teintées de field recordings ou sur les balades de cordes sèches, l'individu prend également plaisir à détruire ce qu'il confectionne avec tant de subtilité, grâce aux séquences glitch et à ses beats concassés et désorganisées. Le titre de l'EP est tout aussi brumeux que la cover et que les pistes proposées. Ne vous attendez donc pas à de grandes envolées cinématographiques, crépusculaires et démonstratives.
Optons plutôt pour un univers cybernétique, au sein d'une société où mécanismes, câbles, générateurs et batteries d'énergie montées sur carcasses de ferrailles saupoudrés d'intelligence artificielle fonctionnent à notre place. L'introduction de l'album, qui plus est introduction du diptyque Don't forget the machine (dont la deuxième partie dévoile la facette d'un VNDL plus endurant) donne le ton posément. La guitare est tout le long harponnée de nuisances glitch qui installent le paysage sonore du sound designer. Les cordes ont été sectionnées. Désormais, place à l'abstraction. Le beat entre en jeu avec When it rains, sorte de drill and bass démolie et rongée de l'intérieur par l'acide. Le type ne semble pas beaucoup apprécier la pluie. Radicalement plus puissant, ce beat s'alourdit et se précise sur Corpus Textural. Access To Arasaka vient ajouter sa patte, plus que reconnaissable, sur le chaotique 960BXK à l'introduction fantômatique. L'album se clôt sur le titre éponyme, déployant une rythmique à la fois violente et parfaitement contenue, comme foudroyée à de multiples reprises, en plein élan. Totalement tiraillé, morceau simplement impressionant.
Pour être honnête, je n'ai pas eu la chance de pouvoir suivre le parcours de VNDL dès ses débuts, je n'ai découvert le bonhomme qu'il y a quelques temps via l'EP Triptyque. Une chose est sûre, je l'aurai vivement recommandé "à l'époque" si c'était le cas. Vivement la suite, je pense qu'il ne devrait pas nous décevoir avec ses prochaines sorties. C'est du sérieux.
Have Faith!
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