mercredi 11 juillet 2012
Klaus Kinski - Scape Destructive Putrescent (echm-004 - Echomania) 2011
Peut-être que certains d'entre vous ont déja entendu parler d'Echomania, netlabel biélorusse basé plus précisément dans la capitale Minsk, et menée par le jeune Eugene Mitskevich. Peut-être, car la structure est encore neuve (créee courant 2011) et n'a pas fait grand bruit malgré un assortiment de découvertes plus qu'encourageantes, notamment le dernier album A dream escape du soundscaper Philippe Neau aka Nobodisoundz, qui exerce dans l'ambient jugulée et sépulcrale annexées de bruitages étranges (ici même).
Mais celui dont on parle aujourd'hui, c'est Klaus Kinski, qui tire son alias de l'acteur allemand du même nom, allié du nouveau cinéma allemand des années 60-70, et dont vous avez sûrement pu voir les traits dans le Nosferatu de 1979. L'EP Scape Destructive Putrescent, qui par ailleurs est son second après In Isolation sorti peu de temps auparavant, est une réussite notoire, car en effet, en dépis des quelques 25 minutes étendues sur neuf pistes, le russe fait preuve d'une capacité certaine à créer des atmosphères sombres et dérangées. La piste introductive installe au premier abord un charmant jeu de cordes qui, passées quarante secondes, ne tardent pas à se faire engluer dans les sables mouvants. Les nappes sont tout ce qu'il y a de plus anxiogènes, puis le beat se déclenche, et à partir de ce moment, on sent bien que le type ne nous a pas menti car à en juger par la cover, ce qu'il nous réserve est radicalement glauque.
Le beatmaker n'a rien à envier à la noirceur et à la robustesse rythmique d'un Dodecahedragraph ou encore d'un Lucidstatic, surtout sur son essai déchiré Haben und soll, tout simplement impitoyable, voire même d'un Access to Arasaka dans la piste finale. Nous aurions même tendance à penser que le concept est repoussé, tant les atmosphères fixent le cap. Car de part et d'autres de l'EP, les beats se veulent moins rugissants, coudoyant parfois même le trip hop (JASON, Charles Manson mein bester freund, encore des clins d'oeil par forcément rassurants) laissant toute la vedette aux nappes glaçantes et aux sonorités indus' qui viennent enfoncer le clou.
L'homme apprécie les films d'épouvantes, a sûrement été bercé avec, et en a extrait le meilleur. Entre les mélodies sinistres de boîtes à musique de Baby que l'on retrouve sur Artificial life, ou les bourrasques de vent sifflotant de Black Essence, Klaus Kinski n'a gardé que l'essentiel, auquel il ajoute sa touche noisy et ses beats francs, rendant le tout d'autant plus cru.
En des termes différents, c'est sombre, crade, malaisant et terrifiant. N'écoutez surtout pas ça en pleine forêt, dans une maison délabrée au milieu des conifères, en pleine nuit, et seul. L'expérience s'avère tout aussi unique que le personnage est inconnu, tant il est difficile de trouver des informations à son sujet.
Trève de bavardage, écoute et téléchargement ici.
Have Faith!
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j'ai expérimenté seule au milieu des conifères, c'est probant.
RépondreSupprimerTéméraire*
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